Du body positivisme ?
Le ventre, nouvel emblème du body positivisme ? La chanteuse Rihanna, qui a exhibé le sien durant sa grossesse l’an dernier grâce à ses tenues sexy, n’y est pas pour rien… « On a longtemps projeté cette image d’Épinal d’une princesse d’Angleterre à la sortie de la maternité, son bébé au bras, reprend Kenza Keller. La réalité de nombreux témoignages de personnes d’influence l’a rudement mise à mal, pour le plus grand bien-être des femmes. J’ai lancé Talmpour répondre avec empathie aux besoins concrets d’une maman qui assume de se sentir vulnérable face à un corps qui change, mais qui veut se souvenir de sa grossesse comme d’un moment mémorable, à célébrer.»
Ce baby-boom de la cosmétique de maternité a été exacerbé par le contexte du Covid, où la question du bien-être physique et psychologique n’a jamais été aussi centrale. « La crise sanitaire a bousculé notre manière de voir la santé, analyse Salomé Brial, cofondatrice de Gynécée, un centre de soins dédié aux femmes, de la puberté à la ménopause, qui a ouvert à Paris en plein confinement. Les femmes étaient chez elles, elles ont pris du temps pour se renseigner et mieux maîtriser certains sujets, comme celui des perturbateurs endocriniens, qui diminuent la fertilité. Mais aussi les composants de leur alimentation, de leurs vêtements et de leurs produits de beauté, scannés et notés via les applications Yuka et Clean Beauty. »
Toute la problématique est de conjuguer l’innocuité des formules et leur sensorialité. « Lorsque, autour de moi, mes amies sont tombées enceintes, je me suis rendu compte que les crèmes qui leur étaient réservées étaient trop médicales, épaisses, collantes, vendues dans des tubes et des pots inesthétiques, se rappelle Margaux Marcy, qui a fondé le label de soins classiques Of a Karri en 2022. Nous avons alors développé l’huile Growing Mama, à base de sept huiles végétales et non essentielles, 100% sûres. Le tout dans un flacon joli dans une salle de bains, qu’on aime s’offrir et offrir. » Evidemment, dans les instituts aussi, les protocoles adaptés à la femme enceinte sont de plus en plus nombreux. Dans la lignée du remodelage culte de Martine de Richeville, la méthode GAD, mise au point par Anne Cali, par exemple, allie drainage lymphatique et palper-rouler (7, me Lamennais, Paris 8e). « Les grossesses sont de plus en plus surveillées médicalement, ce qui est une grande chance, mais qui signifie que les femmes ont beaucoup de rendez-vous où elles sont auscultées, examinées, etc. Or, elles ont aussi besoin de s’octroyer un moment pour elles, observe l’experte en massage kobido Margot Faucheur, du cabinet Faucheur Paris (16e). Nous recevons aussi beaucoup de jeunes mamans qui, après l’accouchement, voient leur visage crispé par la fatigue. Ici, elles retonifient leurs muscles et se sentent mieux dans leur peau pour profiter de leur relation avec leur nouveau-né. »